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Architecture rurale à Maltat

LES TRACES CONSERVEES D’UN HABITAT TRADITIONNEL A MALTAT

 

Par suite de la modernisation accélérée de l’habitat et des pratiques agricoles, l’architecture traditionnelle tend peu à peu à disparaître, d’autant plus facilement à Maltat qu’elle n’avait rien de spectaculaire. Toutefois, on peut encore discerner les grandes lignes de cet habitat qui, jusqu’à la fin du XXe siècle, avait conservé une certaine homogénéité. Petites maisons rurales et villageoises, quelques maisons de notables, de belle maçonnerie, datant du XVIIIe siècle, mais la majorité des bâtiments avaient été construits ou rénovés dans les années 1870-1914.

Leurs murs sont crépis et leurs angles, l’entourage de leurs ouvertures, leurs corniches, sont en brique, utilisée comme élément de décoration et rappelant le Bourbonnais voisin. Les toitures en petites tuiles plates, quand elles subsistent, font apparaître à leur base un coyau, cette pente de toiture plus faible repoussant la pluie loin des murs.

Les maisons les plus modestes, « à un feu », sont constituées d’une pièce unique, de 7m sur 5,50 environ, avec sa pierre d’évier s’écoulant par un orifice à l’extérieur, sa cheminée et, en appentis, le four. Au-devant du four, le réduit-débarras qu’on appelle localement le « cafournion », sans oublier l’écurie du cochon en appentis également. Il subsiste quelques exemplaires à Maltat, toujours construits majoritairement au milieu d’une parcelle contenant cour, jardin et puits.

Le cas échéant, on accole deux maisons « un feu », symétriques, qui deviennent une maison « deux feux », avec four commun (les Perreaux).

Parfois, le four a été construit dans un petit bâtiment isolé, où l’on loge les grands-parents (le Montot).

Quand la maison est une petite propriété, on y ajoute une petite grange et une étable : c’est une locaterie (rendez-vous de chasse de Bigarny).

Fin XIXe et début XXe siècle, on reconstruit les bâtiments et on les réorganise, parfois en conservant à part les vieilles bâtisses (Quatre Vents, Ginat…), souvent en suivant un plan d’ensemble en U. L’un des exemples les plus complets est le domaine de la Goutte Gendin, avec, de part et d’autre du logis et entourant la cour, de vastes écuries et granges face aux petits bâtiments du poulailler, de la porcherie et du fournier.

 

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LES CHAUMIERES DISPARUES

A cette époque, les chaumières du Moyen Age avaient disparu depuis longtemps. Faites de branchages, de terre, de paille, couvertes de chaume, elles pouvaient encore se rencontrer dans les bois voilà deux siècles, regroupées dans des hameaux retirés dans la forêt ou en lisière, et qu’on a nommés « les Loges ». Deux lieux-dits de ce nom existent à Maltat.

Sous une toiture de paille de seigle, les murs de ces maisons médiévales étaient-ils construits selon la technique « bois sur bois », troncs d’arbre empilés, comme le sont les vieux chalets savoyards ? Est apparu, vers 1990, aux Maisons Vadrot, lors de la rénovation d’une maison, un pan de mur construit de cette manière. (Des constructions « bois sur bois » subsistent à Thionne, dans l’Allier).

Les vides laissés entre les troncs de bois étaient colmatés avec de la terre mélangée de paille. De petites ouvertures, formées de quelques planches assemblées, permettaient de faire entrer la lumière.

 

DES TOITS DE CHAUME AUX TOITS DE TUILES

La technique a évolué entre 1650 et 1700 : c’est la technique des pans de bois dont on retrouve plusieurs beaux spécimens en Sologne bourbonnaise, et dont subsistent quelques exemplaires à Maltat (ancien bâtiment d’exploitation à Chez Le Duc, ancien logis aux Quatre Vents, élément de façade au Dépôt).

Sous une charpente en bois, encore couverte de chaume, les murs étaient faits de torchis fixé sur des clayonnages de bois. Ce mélange d’argile et de paille, enduit à la chaux à l’intérieur, n’était pas crépi à l’extérieur pour éviter de faire pourrir la charpente.

Comme le feu avait fait peu à peu disparaître les vieilles chaumières, ce sont les risques d’incendie et la pression exercée par les compagnies d’assurances qui ont fait disparaître peu à peu les couvertures en chaume et les pans de bois pour les remplacer majoritairement, dans les années 1820-1850, par la brique et la tuile.

Quatre tuileries ont fonctionné à Maltat au XIXe siècle, sur la rive droite de la Somme, occupant quelques dizaines d’ouvriers : la tuilerie Tabouët à Chez l’Abbé, la tuilerie Mathey près de la route de Cronat, deux tuileries « Racouchot » aux Perreaux et au Pont de Sceaux.

Lors des chantiers de construction, quand la glaise était de bonne qualité, on fabriquait les tuiles, les « gazons », sur place, laissant parfois une mare en souvenir.

Les chemins s’améliorant, on a pu acheminer de la pierre, comme le calcaire de Ternant ou de Chassy utilisé pour les chaînages notamment, ou la pierre de Volvic pour les seuils et les escaliers.

Vers 1880, de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux ont permis d’améliorer et de rationaliser un peu plus les constructions : on a utilisé le fer pour les poutres et les piliers destinés à soutenir les fenils et les greniers, la technique du voûtain a remplacé la voûte en plein cintre des caves, des lucarnes en fonte sont apparues.

Généralement, les bâtiments construits à partir de cette époque ont été plus vastes et aménagés en partie au-dessus d’une cave, ce qui a sensiblement amélioré leur salubrité.

Ces techniques de construction sont restées identiques jusqu’au milieu du XXe siècle, avant que n’apparaissent le béton armé, les bâtiments préfabriqués ou industriels.

 

Amicie

 

Pour en savoir plus, on se reportera à « Maltat, 1870-1914, misère ou belle époque », dont ce texte s’est inspiré, édité par la P’tite maison et en vente à l’Office de Tourisme de Bourbon-Lancy, ainsi qu’au café Meyer, à Maltat.

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