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Voyage 2019

Nous étions une cinquantaine, le 19 juin, pour découvrir un charolais peu connu grâce au programme concocté comme d’habitude par les Degueuse-Rousselet, avec l’aide exceptionnelle de Jean-Charles Desbrosses qui avait suggéré l’idée de cette promenade insolite.

 

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La journée démarra par la visite de la Faïencerie de Charolles, appelée autrefois la faïencerie Molin, du nom de son propriétaire qui l’avait achetée en 1892 à la mort de son créateur Hippolyte Prost. Elle se trouvait alors dans le vieux quartier de la Madeleine.

Reprise en 1995 par Emmanuel Terrier qui avait renouvelé et modernisé l’inspiration des modèles, elle a failli disparaître récemment avant d’être reprise, avec un effectif diminué mais plein de dynamisme.

 

 

 

 

 

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La visite nous a permis de suivre les étapes successives de la fabrication, depuis le dessin de la pièce, l’ébauche, le coulage de la barbotine (la terre provient de Limoges) dans un moule, les diverses cuissons, l’émaillage du « biscuit », enfin les décors éventuels, particulièrement pour les pièces traditionnelles, faits à la main. La dextérité de la céramiste qui a travaillé devant nous a fait notre admiration.

 

 

 

 

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Retour au centre de Charolles pour la visite de la « petite Venise », comme on appelle la capitale du Charolais, sillonnée par l’Arconce et la Semence qui s’y rejoignent et faisaient tourner autrefois un moulin dont les murs sont à présent restaurés.

 

 

 

 

 

Nous voilà maintenant au pied de la colline où avait été édifié le château des comtes de Charolais, dont on conserve la tour de Charles le Téméraire et la tour des Diamants, toutes deux du XIVe siècle, ainsi que la porte fortifiée et les restes du mur d’enceinte. L’ensemble a été aménagé en jardin public d’où la vue est superbe.

A mi-pente, on découvre la maison du baillage, datant de l’époque classique, et l’ancien couvent des Clarisses, où se trouve l’office de tourisme, ravissant logis du XVIe siècle où vécut sainte Marguerite-Marie Alacoque.

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La matinée se termine en musique, dans l’église néo-romane du Sacré-Cœur où les participants ont pu bénéficier des explications de l’organiste, avec illustrations musicales, sur le tout nouvel orgue

inauguré en 2016. Cet instrument, provenant de la manufacture alsacienne Blumenroeder, a été acquis en 2015 à l’initiative des Amis de l’orgue de Charolles, grâce au concours de donateurs publics et privés.

 

 

 

 

 

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Après un très bon repas sous les arbres du Restaurant des Voyageurs, sur la route de La Clayette, nous avons pris la route d’Oyé, typique village du Brionnais qui conserve de belles demeures, dont une demeure seigneuriale de la fin du Moyen Age. C’est le musée de la Mémoire d’Oyé que nous visitons, aménagé dans l’ancienne école du bourg, et qui raconte, avec un réalisme remarquable et sur trois niveaux, la vie traditionnelle en Brionnais, au moyen d’objets, de photos et de vidéos. Nous repartons avec le plein d’idées pour notre prochaine exposition.

 

 

Notre car, trop volumineux, ne pouvant se faufiler sur les chemins du Brionnais, nous ne pourrons pas voir l’étonnante « chapelle des Blancs » de Sancenay au plafond peint mais nous en saurons plus sur cette communauté grâce à deux étapes, l’une devant le cimetière de Saint-Julien-de-Civry, l’autre dans la belle église romane de Saint-Germain-en-Brionnais où nous sommes reçus par la maire de la commune.

Les Blancs, ces catholiques « dissidents », encore présents à la frontière des trois départements de Saône-et-Loire, de la Loire et de l’Allier, ont refusé au début du XIXe siècle le Concordat signé entre l’Eglise et Napoléon Ier qui entendait clore la crise ouverte par le décret de la Constitution Civile du Clergé pendant la Révolution Française. Refusant les modalités de ce Concordat, ceux qu’on a appelés soit les Blancs, soit les Bleus, ne reconnaissent ni l’autorité du Pape, ni celle du clergé, et ont conservé les pratiques religieuses de l’Ancien Régime. Très fervents, d’une austère moralité, mais très discrets, ils ne se mêlent que rarement au reste de leurs concitoyens. Au cimetière de Saint-Julien, on remarque leurs tombes, une simple croix de bois fichée dans le sol avec le nom du défunt dans un cœur émaillé.

Dans l’église de Saint-Germain (où les arcatures de l’abside, remontant au premier art roman, n’ont hélas pas été évoquées), nous avons appris avec étonnement que la communauté des Blancs est encore bien présente et bien vivante dans la région.

Comme d’habitude, le beau temps a accompagné cette journée fort instructive, même si l’on a craint les pluies d’orages qui ont fini par tomber au moment où nous reprenions le car.

Amicie.

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